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Sénégal : Le nouveau président de l’Assemblée nationale a été élu manu militari

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Le vote pour le poste de président de l’Assemblée nationale a été forcé par l’intervention des gendarmes qui ont canalisé la majorité des députés de l’opposition. Ces derniers ont finalement boycotté le scrutin.

C’est une rentrée parlementaire chaotique qui a eu lieu ce lundi pour les députés élus le 31 juillet dernier au Sénégal. Les parlementaires ont élu le président de l’Assemblée après plusieurs heures de retard. Il s’agit d’Amadou Mame Diop, issu de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar.

Le maire de la commune de Richard Toll et Directeur Général du SAPCO, a obtenu 83 voix sur 84 votants à l’issue d’un scrutin boycotté par l’opposition, dans une atmosphère de grande confusion : après plusieurs heures de débats, d’invectives, de cris et de bagarres, les gendarmes sont intervenus dans l’hémicycle.

Deux points étaient à l’origine des blocages. D’abord le cas des députés qui sont également ministres : pour l’opposition, c’est une incompatibilité, ils auraient dû démissionner. Ensuite, il y a une divergence sur les bulletins de vote pour le poste à la présidence de l’Assemblée.


La candidature d’Amadou Mame Diop avait aussi suscité surprise et indignation dans le camp présidentiel et surtout en la personne d’Aminata Touré ancienne Première ministre, pressentie pour le poste.


L’élection du bureau de l’Assemblée se poursuit actuellement, après avoir été reporté hier tard dans la nuit.

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[FACT-CHECKING] – Présidentielle de 2024 au Sénégal : attention, ce prétendu sondage diffusé sur les réseaux sociaux n’est pas authentifié

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Un internaute identifié comme Luka Malle a partagé le 19 mars 2024 sur le réseau social X (ex-Twitter) une infographie évoquant un sondage sur les candidats qui arriveraient en tête à l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 au Sénégal.

D’après l’illustration qu’il a publiée, cette enquête d’opinion aurait été conduite par un « Centre d’études politiques international ». Ses résultats supposés placeraient en tête Bassirou Diomaye Faye, candidat d’une coalition autour de l’opposant Ousmane Sonko, devant quatre autres postulants (trois autres de l’opposition et celui de la coalition au pouvoir).

« Selon le Centre d’études politiques international, le peuple du 🇸🇳# Sénégal favorisera Bassirou Diomaye Faye lors de la prochaine élection présidentielle. Faye, candidat d’@SonkoOfficiel, symbolise la lutte pour la liberté et la justice sociale », peut-on lire dans son tweet.

L’alliance de fact-checkeurs pour l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal, #SaytuSEN2024, a interrogé Luka Malle via ex-Twitter sur l’origine de cette enquête qualitative et ses prétendues conclusions. Il a répondu que ce sondage « n’a peut-être pas encore été publié ». « J’ai partagé les données préliminaires avec mes abonnés », a ajouté cet internaute, sans plus de détails.

Autre élément à noter : des recherches poussées sur internet n’ont permis de trouver aucune trace du « Centre d’études politiques international » présenté comme l’auteur de ce « sondage ».

Contacté par #SaytuSEN2024, le Sénégalais Mountaga Cissé (@mountcisse), spécialiste des médias numériques et analyste des technologies, médias et télécommunications, a déclaré : « En aucune façon, ce sondage ne peut être légitime ».

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M. Cissé soupçonne par ailleurs l’auteur de ce prétendu sondage d’avoir utilisé les données de recherche des tendances en nombre de visionnages des vidéos du journal de la campagne pour la présidentielle de 2024, qu’il partage quotidiennement sur le réseau social X

Sur les sondages politiques en période préélectorale au Sénégal

Au Sénégal, une loi en vigueur depuis 1986 interdit les sondages d’opinion en période préélectorale.

Jusqu’à la publication de cet article, nous n’avons pas été en mesure de nous procurer une copie de cette loi (Loi numéro 1986/16 du 14 avril 1986) ou celle de son décret d’application, le site officiel contenant cette archive était inaccessible lors de nos multiples tentatives).

Des extraits figurent cependant dans un article sur le sujet publié le 9 novembre 2011 par le diffuseur public français Radio France Internationale (RFI) sur son site. « La publication ou la diffusion de tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum ou une élection réglementée par le Code électoral est interdite à compter de la date de publication au journal officiel du décret portant convocation du corps électoral jusqu’à la publication définitive des résultats du scrutin », stipule le texte de cette loi. 

Sur l’auteur de la publication vérifiée sur ex-Twitter

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Le prétendu sondage rapporté par l’internaute Luka Malle a été évoqué par le journal panafricain Jeune Afrique dans un article daté du 19 mars 2024 publié sur son site (en accès payant).

Avant ce cas plaçant en tête Bassirou Diomaye Faye, de la Coalition Diomaye président, dans les hypothétiques intentions de vote, d’autres enquêtes d’opinions supposées avaient circulé, donnant l’avantage à l’ancien Premier ministre Amadou Ba, candidat de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY), ou à l’ancien ministre et ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall (opposition), rappelle Jeune Afrique. Il s’agit de « sondages fantaisistes », indique-t-il.

Africa Check a publié des articles évoquant certains de ces prétendus sondages (1, 2).

D’après Jeune Afrique, l’auteur de la publication sur le sondage non authentifié en faveur du candidat Bassirou Diomaye Faye « dissimule un compte de propagande satellite de la firme russe de mercenaires Wagner ».

« Le groupe Wagner est une société militaire privée russe fondée en 2014 par Evgueni Prigojine, un proche du président russe Vladimir Poutine, et par Dmitri Outkine, ancien agent du renseignement russe », explique le magazine francophone Courrier international dans la présentation d’un dossier sur son site compilant des articles sur le sujet. De même source, ce groupe « a notamment été actif lors de la guerre civile syrienne puis dans d’autres zones de conflits où Moscou ne peut déployer une force régulière » : Mali, Libye, Centrafrique, Ukraine, entre autres pays, puis « la société s’est diversifiée en étendant ses activités dans la prospection minière, en Afrique notamment ».

Prigojine et Outkine ont péri dans un accident d’avion en août 2023.

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D’après un spécialiste de ces questions, le chercheur italien Alessandro Arduino, cité par le média indépendant The Conversation, après le décès des chefs de Wagner, une transformation était en cours au sein du groupe, dont les activités en Afrique « sont désormais placées sous la supervision directe du ministère russe de la Défense ». Et « dans le cadre de cette transformation, le ministère de la Défense l’a rebaptisé Africa Corps », a-t-il affirmé dans cet article publié le 20 février 2024.

En 2023, All Eyes On Wagner, un projet d’investigation sur des renseignements en sources ouvertes sur les activités de Wagner, avait également établi un lien entre le compte Luka Malle ayant publié le sondage non authentifié et le groupe armé russe. Ce compte est une « personne qui n’existe pas, mais est citée jusque dans les médias russes de Wagner », peut-on lire dans un article publié le 3 août 2023 sur le site du projet. All Eyes On Wagner l’évoque aussi dans des publications sur ex-Twitter depuis 2023.

Cet article est produit par l’Alliance des vérificateurs de faits pour l’élection présidentielle sénégalaise de 2024, #SaytuSEN2024, un groupe de fact-checkeurs de médias et d’organisations de la société civile qui luttent contre la désinformation concernant les élections.

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